août 8, 2016

Fujifilm X-Pro2

Test sur le terrain

Dernièrement, mon X-T1 avait besoin de se refaire une beauté et il me fallait un boîtier de prêt pour continuer ma saison des mariages en toute tranquillité alors quitte à se faire prêter un boîtier par Fujifilm France, autant se faire plaisir en demandant un X-Pro2. Mais pourquoi ne pas attendre la fin de saison pour envoyer mon X-T1 me diriez-vous ? Pour la simple et bonne raison que je préfère de loin le faire en condition de travail car je peux concrètement me faire une idée précise du boîtier, d’apprécier ses qualités et de pester sur ses petits défauts. Bref je trouve cette méthode plus constructive et je vous livre ici mon ressenti concernant la seconde génération de X-Pro.

Pourquoi le X-Pro2 et pas un X-T2 fraîchement sorti ? Primo je ne suis pas ambassadeur de la marque et ce dernier sera disponible dans le commerce qu’en septembre, secundo les journalistes des magazines spécialisés photo sont prioritaires et tertio, je voulais travailler avec la gamme X-Pro. J’utilise pour ma part le petit frère à savoir le X-E2, j’ai l’habitude de jongler entre la gamme X-E et la gamme X-T sans que ça me pose le moindre souci d’ergonomie. Certains préfèrent la gamme X-Pro, d’autres la gamme X-T, de mon côté j’aime les deux.

Pour commencer, ce boîtier est magnifique et sa construction sérieuse. Pas de doute là-dessus, c’est du solide ! La prise en main est bonne, j’avais un peu peur que la poignée ne soit pas assez prononcée et finalement il se tient bien (bon je n’ai pas non plus des mains de bûcherons) et j’ai aimé le maintien du pouce au dos de l’appareil. Je ne suis pas dépaysé par les barillets avec tout de fois une petite nouveauté, le sélecteur de sensibilité Iso se retrouve sur le même barillet que celui du choix des vitesses. Ce système existait déjà sur nos bons vieux boîtiers argentiques, je reconnais que c’est très pratique et ça permet de gagner de la place sur le boîtier.

Le viseur est un peu déroutant au départ quand on n’a pas l’habitude de travailler en mode télémétrique mais comme ce dernier est hybride, on peut choisir plusieurs options de visée grâce au sélecteur se trouvant sur la partie avant de l’appareil et j’avoue avoir profité de chaque option lors de mes différents reportages avec une préférence, du moins une habitude prononcée pour l’EVF (n’oublions pas que j’utilise un X-T1 et X-E2) même si travailler au viseur optique est très agréable. Les guides étant là pour vous aider au cadrage, je me suis prêté au jeu sans trop de difficulté tout en me permettant de conserver de l’autonomie sur la batterie mais ça, j’y reviendrai un peu plus tard. Ce viseur est clair, plus lumineux que sur le X-T1 en mode EVF mais il a ce petit défaut de ne plus vraiment l’être lorsqu’on se retrouve en faible luminosité. Au début j’ai été surpris de voir le viseur devenir fade, sans contraste et apparemment, le futur firmware réglerait ce point devenant pénible en soirée ou en lumière difficile. Je ne sais pas si les utilisateurs de X-Pro2 se sont habitués à ce détail ou non. Malgré un oeilleton circulaire de petite taille, je n’ai pas été gêné une seule fois par le soleil lors de photos faites en contre jour. C’est un gros défaut sur le X-E2, l’oeilleton ne couvre pas assez et il faut placer sa main et faire de l’ombre pour voir dans le viseur.

Sinon pour le reste des fonctions, j’ai réussi à trouver mes marques très rapidement avec toute de même un petit tour sur la notice car il faut bien reconnaître que les menus sont plus complets que sur mes boîtiers. Les gros plus sont l’AF bien plus évolué et surtout l’arrivée du joystick pour gérer les collimateurs. Vous ne pouvez pas imaginer le plaisir qu’on prend à choisir ses collimateurs de manière précise et plus pratique avec ce joystick. Ça me rappelle les joies de mes anciens Canon !! L’AF quant à lui est bien plus précis et rapide et on se rend compte que Fujifilm travaille dans le bon sens à ce niveau-là, j’ai hâte de tester celui du X-T2 pour voir les dernières améliorations apportées. Les possesseurs de X-Pro2 auront le droit à cette amélioration via le prochain firmware donc ça promet !

Je trouve le menu mieux fait que sur les anciens modèles de la marque même si ce dernier est plus complet, il reste simple sans avoir trop de sous-menus. Les fonctions personnalisées sont toujours aussi pratiques à utiliser, le choix des mesures est lui aussi plus complet, les molettes tombent bien sous la main. Même si ce n’est pas le but premier du X-Pro2, le manque de touche dédiée à la vidéo est regrettable à mes yeux car ça évite de passer soit par le menu, soit en l’attribuant à une fonction personnalisée. N’étant pas un grand utilisateur de flash, je ne parlerai pas de la synchro passant du 1/180 à 1/250 car je ne l’ai pas du tout utilisé. Goûter à la simulation de film ACROS était un plus surtout que le rendu est vraiment très joli.

Pour le reste, le boîtier est tropicalisé, les trappes sont nettement plus rigides que celles d’un X-T1 et restent bien en place, tant mieux. Le X-Pro2 embarque deux slots de cartes mémoires permettant de séparer ses jpeg aux Raw, de faire un backup ou par exemple de mettre uniquement de la vidéo sur la seconde carte. Les fichiers sont forcément plus détaillés et la nouvelle génération de capteur X-Trans de 24Mp fait un superbe travail. Les jpeg sont toujours aussi beaux au point que sur les deux mariages effectués avec, je n’ai pas fait un seul Raw. Même si je suis un fervent utilisateur de l’obturateur électronique qui me permet de travailler en silence et de pouvoir monter à des vitesses folles à pleine ouverture, l’obturateur mécanique monte maintenant au 1/8000s ce qui est le double de l’ancienne génération. Je pensais que l’écran tiltable du X-T1 me manquerait lors de ce test en conditions réelles et finalement non même si ce dernier reste très pratique dans certains cas de prise de vue.

Pour revenir sur l’autonomie, autant j’ai apprécié la précision de l’autonomie sur l’écran ou dans le viseur, autant j’ai été surpris de voir à quelle vitesse les batteries se vidaient ! Ce n’est déjà pas terrible sur le X-T1 mais alors là c’est pire même en faisant attention et c’est vraiment une grosse déception. Ceci-dit le futur firmware permettrait d’améliorer l’autonomie et ça ne serait pas du luxe. Fujifilm devrait faire un effort sur ses batteries et j’espère voir un jour une batterie digne de ce nom malgré la petite taille de cette dernière.

Après quelques jours d’utilisation, ce X-Pro2 se fait oublier et on se sent bien avec. Certains collègues comme Gérald Géronimi, Julien Apruzzese ou encore Thomas Bonnin pour ne citer qu’eux, sont enchantés par ce boîtier et je les comprends nettement mieux maintenant. Pour finir, voici quelques exemples de photos réalisées avec ce X-Pro2 et je me suis même amusé à mettre côte à côte le X-Pro2 accompagné de son petit frère le X-E2 juste pour le plaisir.

Je tiens à remercier Fujifilm France pour ce prêt de matériel qui a été difficile à rendre tellement on y prend goût ! Il se pourrait que ce X-Pro2 devienne mon futur boitier.

SHARE THIS STORY
COMMENTS
EXPAND
ADD A COMMENT