octobre 19, 2016

Fujinon XF 100-400mm f/4.5-5.6 R LM OIS WR

Test d’un monstre d’efficacité

Depuis l’annonce du Fujinon XF 100-400mm faite par Fujifilm il y a de ça quelques mois déjà, je m’étais dit qu’il me fallait le tester dans mon petit coin de Bretagne. La saison des mariages étant derrière moi, je décide à demander à Fujifilm France un exemplaire pour que je puisse l’essayer pour de la photo aérienne. Une fois l’objectif en main, je suis excité comme un gamin découvrant ses cadeaux de Noël et je n’ai plus qu’une seule envie, le monter sur le boîtier puis partir le tester sur le terrain !! Voici mon ressenti sur cette optique qui ne laisse pas indifférent.

L’objectif :

Je ne reviendrais pas sur sa fiche technique, ce Fujinon XF 100-400mm (152-609mm eq : 35mm) est le plus gros objectif de la gamme XF, il en impose sans pour autant être si énorme que ça. Par rapport aux objectifs de la concurrence, il est même de taille raisonnable. La construction est sérieuse, les bagues sont assez dures mais fluides pour une transition des plages focales sans forcer. J’avais quelques doutes sur l’ouverture de ƒ/4.5-5.6 mais c’était une erreur de jugement de ma part car les fichiers sont de très bonne qualité et le rendu bien contrasté. Sa distance de mise au point de 1,75m, il est WR donc prêt à résister face aux intempéries en plus d’être stabilisé. Alors franchement parlons-en du stabilisateur, je n’ai jamais eu une optique aussi bien stabilisée et l’excellent système intégré OIS offre un gain de 5 IL ! Fujifilm a à nouveau fait très fort au point que les photos à main levée s’enchaînent facilement même à basse vitesse. Il a toutefois trouvé ses limites mais je vais y revenir un peu plus tard et il n’y est pas pour grand chose. Le gros pare-soleil en plastique se clipse grâce à un bouton et offre une trappe au cas où vous utilisez un filtre polarisant. Le système Lock sur le fût est indispensable pour éviter que l’optique se déploie au cas où il aurait la tête en bas, le collier de trépied est assez pratique même si j’aurai préféré qu’il soit directement au standard Arca-Swiss. Peut-être que Fujifilm sortira un collier de pied Arca-Swiss en option à l’achat sachant que ce dernier est juste visser et peut facilement s’enlever. Cet optique donne envie alors direction le terrain pour voir ce qu’il a dans le ventre.

L’aérien :

Direction l’aéroport pour un survol de la région en autogire avec mon ami pilote et partenaire Frank Garret. Manque de chance, les conditions météorologiques sont moins bonnes que prévues, la visibilité est réduite et le brouillard a du mal à se dissiper entièrement. Tant pis, pas le choix, nous n’avons pas d’autre créneau possible donc on décolle… Une fois en l’air, je me retrouve rapidement confronté à un dilemme, la taille de l’objectif est trop imposante (nos doutes d’avant le décollage se confirment) pour pouvoir travailler facilement dans le cockpit exigu de l’autogire. Je tente plusieurs photos mais avec les portes fermées de la machine, je ne suis pas à l’aise donc il m’est impossible d’être correctement posé pour réussir à photographier ce que je veux. Un autre point vient me gâcher le plaisir, les vibrations de la machine et les coups de vent qui jouent avec nous ne font qu’accentuer la difficulté de travailler à main levée avec un objectif de grande taille dont le poids se fait rapidement ressentir. Malgré un exceptionnel stabilisateur d’image, ce dernier n’arrive pas à se caler à cause des vibrations de l’autogire et l’image flotte quasiment en continu dans le viseur donc je préfère arrêter plutôt que d’essayer de lutter pour faire des photos qui ne ressortiront pas. Un temps d’adaptation serait réellement nécessaire pour apprivoiser la bête car shooter à 300mm c’est jouable mais à 600mm, il faut vachement anticiper. C’est bien simple, imaginez-vous tel un sniper qui devrait tirer son unique balle et toucher sa cible depuis un 4×4 roulant à fond dans des trous et des ornières ! Bref c’est compliqué mais pas impossible avec un bon entraînement. Je pense que le 55-200mm ou le 50-140mm plus légers et plus petits restent le meilleur compromis pour la pratique de la photo aérienne en autogire. Je tiens tout de même à préciser qu’il ne s’agit aucunement d’un point négatif de l’objectif ou de la part de la marque mais juste que le 100-400mm n’est pas adapté à la machine dans laquelle on survole la région. Je reste persuadé qu’il ferait l’affaire en hélicoptère ou en paramoteur (Pascal Bourguignon si tu me lis, j’attends ton retour sur le sujet) ayant plus d’espace pour se caler correctement.

Le paysage :

J’avais initialement prévu ce test que pour l’aérien mais ayant l’objectif encore pendant quelques jours, je me suis baladé du lever du jour jusqu’en fin d’après-midi pour me rendre compte de son potentiel depuis le plancher des vaches. Quelle idée de vouloir faire du paysage avec un gros 100-400mm me direz-vous ?? Je me suis prêté à l’exercice afin d’obtenir des photos qu’il serait difficile à avoir autrement ou avec une perspective différente. Il s’en sort très bien et je me fais un malin plaisir à retourner dans des endroits que je connais en commençant par les grèves d’Hillion pour de la photo animalière et tenter une approche des oiseaux de la baie de Saint-Brieuc (la baie est une réserve naturelle), par Pléneuf-Val-André puis finir dans les landes et plages du Cap-Fréhel. La rapidité de l’AF et le silence de fonctionnement permettent une approche furtive des oiseaux marins. J’imagine l’immersion totale avec le doubleur de focale pour avoir l’impression d’être au milieu de toutes ces espèces de volatile. J’ai aimé arpenter les sentiers côtiers en compagnie de cet objectif qui trouve rapidement sa place dans le sac photo aux côtés des focales fixes. Lors de mes sorties, le 100-400mm tenait parfaitement bien dans mon petit sac ONA Bowery le temps de faire quelques photos avec le 35mm.

Le sport :

Je ne pouvais pas renvoyer ce 100-400mm chez Fujifilm France sans l’avoir testé sur du sport. Habitant proche de la mer, une session photo de surf s’est imposée d’elle-même. Que ce soit à main levée ou fixée sur un monopod, l’optique accroche tout, pas un flou. Même si je suis un adepte des plans larges, j’ai pris énormément de plaisir à réaliser des plans serrés d’action au 400mm depuis le bord de plage. C’est l’objectif que j’aimerai bien avoir sur les gros spots de surf comme La Torche par exemple. J’aurai été curieux de le tester lors d’une régate en mer car je suis certain qu’il serait redoutable en photo de voile. Une prochaine fois peut-être…

Verdict :

Après quelques jours passés à le trimballer et à l’utiliser, ce 100-400mm est génial ! J’ai vraiment apprécié sa taille compacte pour un 100-400mm, il fait son poids (environ 1400g) quand on est habitué au reste de la gamme d’objectifs Fujifilm mais il s’oublie vite à l’utilisation tellement c’est un régal. La stabilisation d’image est bluffante d’efficacité (il faut tester avec et sans pour s’en rendre compte) et la qualité des images est très bonne. Même si il s’agit de l’optique ultime pour les amateurs de photos sportives ou animalières, quand je vois ce que l’on peut également faire à côté, ce 100-400mm devient un très bon zoom polyvalent ! Pour finir, je remercie Fujifilm France pour ce prêt sans qui cet article n’existerait pas.

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