juillet 8, 2015

Fujinon XF 18-135mm ƒ/3.5-5.6 R LM OIS WR

Test d’un zoom à la polyvalence bien prononcée

Ça fait quelque temps que je cogite à propos de cet objectif qui pourrait m’être utile en photographie aérienne et également lors des régates de voiles rouges et carrées des vieux gréements. Je l’avais déjà pris en main lors d’une rencontre organisée par la marque mais je n’avais pas pu réellement le tester. Le gréement du copain marin étant au chantier naval pour se refaire une beauté, ça sera donc à terre et surtout dans les airs que je compte utiliser ce zoom gentiment prêté par Fujifilm France

Je ne vais pas revenir sur la fiche technique car il y a eu suffisamment d’articles de publiés à ce sujet mais je peux vous tout de même vous annoncer que ce 18-135mm (eq: 27-206mm) est de construction solide, l’objectif est bien fini et fait un poids de 490g. C’est fou comme il me parait lourd depuis que je ne tourne plus avec du gros matos !

Le point qui m’attire le plus sur cet objectif, c’est qu’il soit Weather Resistant. Bref il est tout temps et résistera à la pluie, au sable, au froid et à la chaleur grâce à son étanchéité assurée par 20 joints. Il est également stabilisé permettant un gain de 5 stops.

Une fois monté sur le X-T1, l’ensemble reste bien équilibré est fonctionnel. La bague de zoom quant à elle devient dure entre la focale 100mm et 135mm. Je me suis fait avoir en pensant être en bout du Range alors que pas du tout. Déjà lors de la rencontre Fuji, j’avais remarqué ce détail qui doit s’estomper au fur et à mesure de l’utilisation.

Je regrette l’ouverture choisi par Fuji, j’aurai aimé une ouverture constante de ƒ/4 voire f/3.5 comme on le faisait si bien au siècle dernier plutôt que du ƒ/3.5-5.6 mais le tarif aurait vite grimpé. Ceci-dit, je le trouve tout de même un peu cher par rapport à la concurrence mais comme il s’agit du tout premier objectif WR de la marque, la technologie se paie.

Enfin si il me séduit, c’est justement par sa focale qui me conviendrait parfaitement sur pas mal de missions en photo aérienne et me permettant de partir qu’avec un seul boîtier. L’autogire est un appareil très exigu et jusqu’à maintenant, je jongle entre le X-E2 et le X-T1 avec mes trois focales fixes. Je m’en sors mais ce n’est pas très pratique et ça nous oblige de voler avec les portes fermées. Là, je partirai encore plus léger et juste avec mes batteries en poche et rien de plus. Sur ce type de mission, l’ouverture m’importe peu même si dans certains cas en voile, je conserverais mon 56mmƒ/1.2 rien que pour les portraits des vieux loups de mer par exemple. Bon ce n’est pas le tout mais il vaut quoi ce 18-135 ??

Sur le terrain :

  • Au sol

En attendant de survoler la région, j’ai pris le temps de faire quelques photos depuis le plancher des vaches et ce zoom devrait intéresser un grand nombre de personnes recherchant une unique focale polyvalente. Couvrant du 27mm ou 206mm, ça laisse une belle marge de manœuvre tout en conservant une taille réduite. Ci-dessous le même point de vue à 18mm et le second à 135mm :

Une chose me chiffonne depuis le départ, ce fameux passage de 100mm à 135mm qui est dure et qui fait que l’objectif bouge sur la baïonnette du boîtier. Je n’aime pas cette sensation et j’aurai préféré une bague de zoom fluide sur toutes les focales. Je n’ai pas encore testé le stabilisateur mais je le ferai au moment venu en vol. La bague d’ouverture bien crantée digne des focales fixes de la marque mais sans inscription sur l’objectif (seuls les zooms pro ont le rappel des ouvertures sur le fût) est un régal et de toutes manières, les infos sont données dans le viseur.

Un point qui m’a surpris, c’est la distance minimale très courte à la focale 135mm qui permet de quasiment faire de la macro (bon c’est tout de même pas du rapport 1:1 mais ça a le mérite d’être quand même proche) ou du détail. Les clichés sont bien détaillés quelle que soit la focale, c’est une très bonne chose. L’ensemble boitier/optique est homogène avec le X-T1, ce qui est loin d’être le cas sur le X-E2 totalement éclipsé par l’objectif.

L’AF accroche bien en suivi du sujet surtout quand on a pensé à bien enlever la fonction ES ou MS+ES sous peine de se retrouver avec un AF qui patine totalement. Il serait bon que Fuji pense à améliorer se point sans que l’on soit obligé de sortir une checklist de ce qu’il faut valider ou non surtout quand il s’agit de la gestion de l’autofocus.

  • En vol

Le rendez-vous est pris à l’aéroport pour retrouver Frank d’Armor ULM et son autogire, il ne nous reste plus qu’à nous installer et décoller (l’engin est chaud vu que Frank vient de faire un baptême pour un client) sous un ciel clément mais venteux. C’est bien simple, c’est la première fois que je suis autant secoué ! Je teste donc le 18-135 avec et sans le stabilisateur, je ne ressens quasiment pas de différence au début jusqu’à ce que les masses d’air chaude commencent à vouloir jouer du yoyo avec nous. J’avoue que ça m’a tout de même aidé, on peut dire que ce stabilisateur 5 stops est fonctionnel et devient magique lorsqu’on y ajoute une bonne dose d’anticipation quand ça secoue sévèrement !

J’ai l’habitude de photographier au 56mm lors de nos sessions “vu du ciel” mais c’est quand même plaisant de pouvoir doubler sa focale sachant que nous devons respecter une altitude (question de sécurité et d’autorisation) sous peine de voir débouler deux rafales pour nous escorter jusqu’au premier aéroport passant par là !

Alors doubler sa focale n’est pas rien et permet forcément d’obtenir de nouveaux angles et points de vue, ça me plaît vraiment. L’objectif fonctionne à merveille avec le nouveau firmware 4.0 du X-T1, la zone AF 3×3 permet plus de précision. Rien à redire de ce côté-là.

Comme sur le plancher des vaches, la qualité des photos est bien présente. J’ai tout de même hâte que le 100-400mm sorte pour augmenter les possibilités comme pour la photo qui suit par exemple qui aurait mérité une focale bien plus longue.

Je peste à nouveau contre la bague de zoom fluide jusqu’à 100mm puis qui durcit ensuite. Le souci est que lorsque l’on a l’œil dans le viseur et que l’on arrive à 100mm, on a l’impression d’être en butée alors qu’en fait pas du tout. C’est pénible car ça oblige de vérifier si on est bien à 135mm avant de shooter. Je pense qu’à force on prend le coup et ce détail se fait vite oublier mais je préfère de loin une bague fluide jusqu’au bout.

Je m’autorise quelques vues au 18mm et 25mm juste pour le plaisir et nous nous posons sur le tarmac après une bonne heure de vol. Fin du test, il faut déjà rendre l’objectif…

Verdict :

Je suis satisfait, il est vraiment polyvalent mais parce qu’il y a un mais, il ne finira pas dans ma besace. Même si je me réconforte sur le fait que ce zoom est vachement pratique dans ce genre de prise de vue, je patienterai jusqu’en mars 2016 pour investir dans le 100-400 qui me permettra nettement plus de folie à en photo aérienne en plus de la voile et des autres sports nautiques.

Les Plus

  • La polyvalence
  • La construction solide et tout temps
  • Son stabilisateur efficace
  • Il accroche tout avec le nouveau firmware 4.0
  • Son poids
  • Sa taille qui permet de l’emmener partout

Les moins

  • Le bouchon frontal qui ne tient quasiment pas
  • La bague de zoom bien trop dure entre 100mm et 135mm
  • L’ouverture de ƒ/3.5-5.6. Vu le prix, un ƒ/4 constant aurait été génial !
  • Son prix (799,00€)

Si vous êtes à la recherche d’un zoom tout temps polyvalent, ce 18-135mm est fait pour vous. Sinon il vous faudra investir dans le très bon 50-140mm ƒ/2.8 en ajoutant quelques euros supplémentaires. Fuji a su sortir un zoom tout terrain très alléchant mais à un tarif qui mériterait d’être plus bas. Il est d’ailleurs encore temps de profiter de l’offre de remboursement actuelle permettant de récupérer 200 € sur cet objectif uniquement.

Je remercie Fujifilm France sans qui ce prêt n’aurait pas été possible. Je précise que tous les clichés présentés dans ce test ont été réalisés en jpeg.

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