février 28, 2024

Konica Hexar AF

Parlons un peu argentique avec le Konica Hexar AF Silver que j’ai eu la chance de récupérer depuis quelques mois. Après une utilisation lors de différentes sorties , je vais vous donner un retour sur cet appareil qui m’a toujours interpellé. Sorti en 1993, ce compact de luxe a été décliné en différents modèles. Son objectif 35 mm f/2 est très agréable et lumineux avec pare-soleil coulissant, il possède un très bon autofocus actif, un joli viseur clair dans un boitier qui tient bien en main. Que du bonheur ? Oui et non, je vais être franc, cet Hexar AF a beau être un excellent appareil, il se trouve être très capricieux et vous découvrirez pourquoi un peu plus tard.

Pour les bons points, son optique est simplement excellente, j’adore photographier au 35mm alors je ne peux qu’apprécier cette focale. Il a un très bon piqué et sa grande ouverture à ƒ/2 est très appréciable en basse lumière. Son viseur type télémétrique est agréable, clair et suffisamment grand même pour les porteurs de lunettes. Sa prise en main est bonne et on ne se retrouve pas avec un boitier difficile à tenir pour cet appareil très bien construit. Que dire de l’AF, il est très réactif et je reviendrais dessus plus bas. Niveau autonomie, rien à déclarer, la pile 2CR5 vous permettra de tenir suffisamment longtemps mais prévoyez en une en complément si vous partez en long périple dans une zone dépeuplée. Pour ce qui est de l’horodateur, n’étant absolument pas fan, j’ai simplement enlevé la pile bouton de son logement. Il est livré avec son flash externe que je n’ai jamais utilisé depuis que j’ai cet appareil. On peut également passer du mode AF au mode MF si besoin.

Ce boitier prometteur n’est pourtant pas exempt de défauts. Déjà sa vitesse d’obturation est limitée au 1/250s et n’aide pas vraiment à une utilisation toute l’année. Je ne dis pas qu’on ne peut pas photographier avec cette limitation, c’est juste qu’il est le compagnon idéal en basse lumière et par temps gris car une fois le soleil au zénith avec une telle vitesse d’obturation, il faut obligatoirement ajouter un filtre ND (un ND4 pour ma part) lors des grandes journées ensoleillées sans être obligé d’utiliser une pellicule 50 ISO car ça ne manque pas de contraste (je dirais même qu’il y en a beaucoup trop sous le soleil) !! Et encore, j’ai testé avec de la 200 IS0, ça contraste trop. Après la lecture de quelques retour sur ce boitier, je confirme ce qui a déjà été dit à ce niveau mais bon, avec un ciel gris voire menaçant ou en faible luminosité même à pleine ouverture comme dans un sous bois, il n’y a pas à dire, ce boitier permet de belles choses.

Pour ce qui est de l’autofocus, alors là je suis ravi. Il est très rapide et accroche bien le sujet mais et c’est là que son côté capricieux arrive, il ne déclenche pas tout le temps !! Est-ce dû à mon appareil ou est-ce un problème récurrent sur ce modèle ?? Il s’agit bien d’un problème récurent et je vais vous expliquer pourquoi la gamme est touchée par quelques soucis de fonctionnement.

C’est franchement frustrant de ne pas pouvoir déclencher comme on le souhaite mais ce problème est connu des utilisateurs et après renseignements, j’ai appris qu’il s’agissait en fait d’un souci d’usure qui oblige à démonter et nettoyer les pièces de l’appareil photo. Ce problème de “déclencheur collant” peut certainement être réparé par un technicien ayant en plus des pièces disponibles mais c’est comme ça, il est vieux et le mécanisme s’use avec le temps. Il faut savoir que cet Hexar à tout de même plus de 30 ans et il n’est hélas pas invincible, c’est juste triste de se dire que c’est finalement le boitier qui décidera ou non de se réveiller. Je ne prendrais pas le risque de le démonter surtout que le bon fonctionnement ne sera que temporaire alors je préfère continuer à l’utiliser avec de l’anticipation et ce défaut. Et encore, certains se retrouvent avec un problème totalement électronique qui coupe l’appareil sans prévenir. Je rappelle que cet appareil est sorti en 1993 donc il est âgé et que l’électronique comme les pièces mécaniques ne sont hélas pas garantie à vie. Après tous ne sont pas touchés par ces symptômes de vieillesse.

Ceci-dit, j’ai remarqué qu’en l’utilisant en mode priorité ouverture (A), le déclenchement se bloquait moins souvent. Les informations de sous/sur-exposition sont indiquées dans le viseur et il suffit de compenser pour déclencher. En mode manuel (M), même chose, il est plus facile et moins lunatique. Pourquoi ces deux modes sont moins problématiques ? Je n’en sais rien du tout et j’en profite mieux ainsi. La cellule est bonne et je n’ai pas rencontré de grands écarts d’exposition une fois les négatifs en main.

Alors pourquoi le conserver ? D’une part ce Konica Hexar AF Silver reste un boitier performant et complet, hormis sa vitesse d’obturation qui aurait pu monter jusqu’à 1/500s (surtout sur un boitier voulant rivaliser à l’époque avec Leica ou Contax), il reste un excellent camarade de jeu. Je l’utilise essentiellement pour du paysage, lors de balades automnales sur les sentiers côtiers et pour quelques portraits posés (devenus obligatoires avec ce défaut de déclencheur) donc je peux prendre mon temps surtout quand on connait son problème.

Pour photographier en point & shoot performant, je préfère utiliser mon petit Yashica T5 qui va sur ses 29 printemps et qui reste le parfait compagnon de route en bon baroudeur (je ferai prochainement un article à son sujet) tout terrain. Ces deux compacts ont l’avantage d’avoir deux optiques lumineuses mais restent dépendant d’un fonctionnement sous piles. Depuis quelques temps, j’ai pris plaisir de photographier avec un bon vieux Nikonos III qui n’embarque aucune électronique ni cellule ni pile, le boitier étanche tout terrain 100% métallique qui n’a peur de rien mais qu’il faut bichonner au niveau des joints pour éviter les petits tracas en mer.

PARTAGER CET ARTICLE
COMMENTAIRES
ETENDRE
AJOUTER UN COMMENTAIRE