La remontée du Trieux
Samedi 17 mai, il est 7h30 du matin et nous sommes prêts à embarquer sur Avec 2 ailes, le bateau de Fred Antoine pour la remontée du Trieux au milieu de 27 vieilles coques. Bisquine, lougre, cotres et voiliers sont en train de se préparer sous un ciel dégagé alors que le soleil commence seulement à chauffer. La brume est encore un peu présente sur l’eau mais se dissipe doucement. Voici le récit illustré de cette belle sortie entre Lézardrieux et Pontrieux…
Des noms de navires tels que Ar Jentilez, Argoat, Awen, Bag ar Vilin, Boujaron, Colibri, Cornic Duchêne,Dal Lec’h All, Eonenn Mor,Geronimo, Granite, Hippocampe, Label Rance, L’Alinéa, La Cancalaise, Le Grand Léjon, Le Rigel, Macareux, Pauline, Pen Azen, Pinco, Ranguin, Tao, Vire au Vent, Vijotolou et Zigzag commencent à se faire entendre dans la radio de Fred Genty que vous commencez à connaître si vous lisez mes articles concernant la voile et les Ouf du Dyjau.
Certains bateaux comme les doris, voiles avirons et yoles partent plus tôt car il faut parcourir 7 miles (environ 12 km) à la rame et je peux vous dire que ça fait un sacré bout de chemin !! La Cancalaise partira quasiment en même temps pour profiter du courant. Il faut dire qu’il n’y a quasiment pas de vent ce qui complique la chose. Hélas, au moment de partir Le Grand Léjon sera contraint de rester au port pour des soucis mécaniques. L’équipage restant à bord préfèrent s’occuper de cette panne plutôt que de nous accompagner. Je me faisais un plaisir de photographier ce magnifique lougre en pleine navigation mais ça sera pour une prochaine fois.
Il est l’heure de commencer la navigation, la lumière est magique et je sens que je vais faire fumer le déclencheur ! L’avantage d’être dans un bateau rapide, c’est de pouvoir se placer où on veut et pour les photos, c’est vachement pratique. Tout le monde profite du soleil, le faible vent permet de naviguer tranquillement et ça se voit au niveau des équipages. Tout le monde à le sourire aux lèvres, un verre à la main aussi et sans oublier le casse-croûte qui va avec. Ça parait pas mais naviguer ça creuse !!
On passe devant le vieux moulin et nous commençons à remonter les petites embarcations. D’ailleurs certains galèrent suite au manque de vent, nous les amarrons à notre bateau jusqu’à l’écluse pour être sûr que tout le monde arrive en même temps. Il reste tout de même un bon bout à parcourir alors nous profitons du paysage magnifique. On croisera même le marin ayant embarqué les fûts de bière pour la fête qui nous attend au port.
Nous allons arriver au niveau du magnifique château de la Roche-Jagu qui surplombe le Trieux. Pendant un moment j’avais l’impression d’être retourné des années en arrière à voir la bisquine La Cancalaise manœuvrer juste en dessous de cette imposante bâtisse. Histoire de rajouter un certain cachet, le simple fait d’entendre les ouf du Dyjau chanter des chants de marins sur Awen, ce joli cotre de Carantec, ajoute un son à cette vision grandiose !
Avant d’arriver à l’écluse, nous avons rattrapé toutes les petites embarcations, et attaquons la dernière partie de la sortie. On file un coup de main aux dorissiers qui n’en peuvent plus de ramer. On en remorquera un qui prend tranquillement l’eau, pas simple de ramer quand la coque se remplie ! Enfin tout le monde garde le sourire et profite, c’est vraiment une chouette ambiance.
Le plus drôle est de se rendre compte qu’on se fait tous remonter par une pirogue polynésienne de course. C’est dingue comme ça va vite et ça file sur l’eau ! Il faut dire que les gars savent pagayer. Je ne suis pas sûr que j’arriverai à tenir leur rythme. C’est beau à voir.
Nous arrivons à l’écluse. Un grand moment de pagaille au départ puis d’organisation ensuite. J’ai l’impression d’être dans Tetris tellement les coques se mêlent les unes aux autres. En tout cas, tout le monde arrive à rentrer et c’était le but. Une fois l’écluse passée, il ne reste que quelques centaines de mètres avant d’amarrer au quai et de pouvoir profiter de la fête.
Tout le monde est satisfait, un apéro est servi pendant que les Ouf du Dyjau nous offre quelques chants avant de passer à table. Un peu plus tard, François Briand montre tout l’art de refaire une coque de bateau pour le plaisir des yeux de pas mal de monde. La journée passe et continuera pour certains jusque tard dans la nuit. De notre côté, nous aurons à nouveau passé un superbe moment et comme à chaque fois, j’ai hâte de recommencer !
Je tiens à remercier Fred Antoine pour sa gentillesse et de nous avoir accueilli les bras ouverts sur son bateau, Pascale pour ta sympathie et ta musique sur le bateau, Fred Genty et les Folkeurs pour cette superbe organisation, les Ouf du Dyjau pour leur chants et leur éternelle bonne humeur ainsi que tous les équipages présents.
Joli souvenir… ⚓️
Oh mais totalement d’accord avec toi Fred, c’était une très belle journée passée ensemble !